D’accord, le concept des flash back est réussi. Et la narration est fluide. Quant à la bande son, elle est magnifique. Mais ce Syberia TWB est une véritable désillusion pour moi. Explications :


Je n'ai toujours pas compris le lien entre la Sibérie (le nom du jeu) et la Shoah.

En effet le thème du jeu est la Shoah. Ce sujet est triste et déprimant. Ce n’est pas ce que j’attends d’un jeu vidéo, qui doit me détendre, m’amuser ou me faire rêver. Or la Shoah ne fait pas éprouver ce genre de sentiments. Pourquoi donc en faire le thème central dans un jeu ?

De plus, ce thème est omniprésent dans les médias. A la télé, dans les livres, dans les manuels scolaires, etc. Il est donc connu de tous. La particularité d’un Syberia est de nous proposer des histoires inconnues et imaginaires.

Ce thème n’a donc pas sa place dans un Syberia.


Quand on tombe sur un vieux dessin sur lequel apparait un individu qui vous ressemble, allez vous avoir une envie indéfectible d’identifier coute que coute l’individu et vouloir tout connaitre sur sa vie ?
Bien sûr que non.
Or c’est ici le prétexte de toute l’histoire De Syberia TWB ! Pas crédible du tout!
La fin est encore moins crédible. Dès le début du jeu, on sent venir gros comme une maison la probabilité (proche de zéro d'un point de vue réaliste) que les 2 protagonistes sont de la même famille. Et à la fin, boom : on apprend qu'elles sont de la même famille ! Lol ça c'est du scoop ! Tout ça pour ça...
Prix Nobel aux scénaristes d'avoir incorporer dans l'histoire un individu qui descend tout droit de la "Planète des singes" ! Il n'a rien à faire là !!! Quel rapport entre les films "La planète des singes" et la Shoah ? De tous les jeux narratifs auxquels j'ai joué, il s'agit là de l'idées la plus ridicule/grotesque/pathétique que j'ai jamais vu.
Circonstance aggravante : D'après la dernière cinématique du jeu, cet enérgumène semble être l'élément clé de l'histoire du prochain Syberia !


La question se pose. Pour moi, Syberia TWB n’est pas un jeu. C’est un enchainement de cinématiques. Plus de la moitié du temps est passé à les regarder. Autant regarder un documentaire Netflix sur la Shoah !
Le principe de jouer est d’être acteur de l’activité. Ici, je ne suis qu'un simple spectateur des cinématiques durant lesquelles il est très frustrant de me dire « Quand est ce que je joue bordel ? » alors que j’ai payé pour ! Il y a donc escroquerie sur la marchandise : ce n’est pas un jeu.


Qui dit jeu d’aventure dit exploration. Dans Syberia TWB, l’exploration est inexistante. Lorsque je tente d’aller dans une mauvaise direction, un joli mur invisible me le fait savoir. Il est loin le temps où dans le 2, on s'égarait aisément dans le village Youkol !


Là où le bât blesse est que ce « jeu » est destiné à des attardés. Là où les énigmes et l’avancement dans les niveaux des 2 premiers Syberia réclamaient la prise en considération de l’histoire, de l’environnement et de la logique, ici, elles consistent à appuyer sur le clic gauche de la souris ! Comble de l’assistanat, un journal affiche les objectifs à faire en temps réél, en d’autre termes : la soluce !
Concernant les puzzles, ce n’est pas brillant. On est dans la même trempe que les jeux éducatifs type Adibou.


La tournure qu’a pris la série Syberia en 20 ans est hélas révélatrice de celle prise par la société. Quand il y’a 20 ans les développeurs de jeux vidéos pouvaient se permettent d’obliger les joueurs à réfléchir dans un jeu, c’est devenu inconcevable aujourd’hui.
Pourquoi ? Car pour vendre leurs produits en 2022, ils doivent absolument prendre les gens pour ce qu’ils sont devenus, c’est à dire… des crétins qui s'extasient parce qu'il y'a "debografismes" !

>>> 9/20 <<<