jeds22
Julien   Cerfontaine, Namur, Belgium
 
 
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Cyberpunk 2077
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Passer 130 heures en peu de temps sur un jeu n’est plus dans mes habitudes ou possibilités ; pour les quelques-uns parmi vous qui ont la patience de me lire sur Sens Critique, alors qu’il suffit d’ouvrir Youtube pour voir n’importe quel influenceur vous sortir son avis son avis après 5, 10, 15, 20 (au choix !) sur le jeu ; je préviens de suite qu’il est ici la critique d’un vieux con aigri. J’ai le plus grand mépris (je sais, c’est mal) pour ce qu’est devenu notre média actuellement et par là, j’entends, le JV en lui-même et tout ce qui gravite autour. Des légions de mouton suivant leur streamer préféré les abreuvant de leur ‘feat’ et OPE symptôme d’un loisir que l’on consomme en regardant d’autres y jouer. Bref, je n’en peux plus de ces parasites 3.0, ni de nos AAA actuels mâtinés d’éléments RPG (la barre d’XP qui DING toutes les 3 min, des arbres de compétences à 2 balles inévitablement remplis par toutes et tous de la manière en fin de jeu et un bon gros rail narratif surexposé) pour valider un cahier de charge… Je tairai l’avilissement à coup de battle pass ou de version premium vous permettant d’hériter d’un cheval flamboyant ou encore de jouer 3 jours à l’avance si vous déboursez, je risque de m’emporter.

Bref, j’ai terminé mon premier run de Baldur’s Gate 3, la tête remplie de souvenirs et l’envie assez présente de relancer immédiatement une partie. Je pensais que cette ‘passion’ m’avait pourtant quitté. Que l’on aime ou pas le travail de Larian, force est de constater chez le studio une certaine persévérance et une volonté de croire et d’aller au bout de ses idées. Sans refaire l’historique et pour me centrer sur des jeux récents, les Original Sin restent pour moi un bel exemple d’une équipe qui s’assume et respecte ces joueurs. Je peux entendre qu’il soit reproché à ces RPG (au vrai sens du terme) à un ton trop ‘léger’ ou encore des systèmes de surface, de résistance ou d’exploration à coup de ‘I m spotting something’ un peu trop envahissants, mais bordel quels jeux généreux et capables de faire confiance aux joueurs. A nouveau, sur notre toile préférée, où je rêverais de voir un arachnide phasique tous les bouffer, on pourra entendre les génies ayant passé 10 heures sur l’aventure nous annoncer de manière péremptoire qu’il s’agit de DoS 3. C’est pourtant un rien plus complexe que cela….

BG3 est en quelque sorte l’aboutissement de l’itération d’une formule (je ne suis pas loin de citer Elden Ring en comparaison). Le moteur des précédents DoS, mieux maitrisé permet ici la réalisation d’un projet ambitieux et démesuré tout en se basant sur des assets et des interactions préexistants. Pour schématiser, le débat est assez vain car s’il y a du Divinity dans Baldur’s Gate, il y avait déjà du Baldur’s Gate dans Divinity. Un amour, une passion pour ce vieux genre au nom galvaudé de CRPG, dernier genre rescapé de ce qu’un public rôliste pourrait attendre. Pourtant BG3, quand on prend le temps de le parcourir et de renvoyer nos créateurs de contenus découvrir les 9 neufs cercles de l’enfer pour qu’ils s’y taisent, s’éloigne assez de son matériau originel pour rendre le plus bel hommage aux premiers épisodes cultes. Soyons clairs, je suis un quasi intégriste de BG1 et 2 fait sur un flamboyant pentium 166 venu remplacer un 486DX400 ayant fièrement servi. Les heures passées à relancer les dés sur la pages création du personnage pour débuter avec un 90 ou encore le nombre de parties relancées m’ont toujours fait revenir à ces titres jusqu’à aujourd’hui. Je ne croyais absolument pas au projet de Larian de donner une suite à la saga et regardais d’un œil suspicieux la beta. Je me suis trompé.

Scénaristiquement BG3 débute par l’exposition de la sympathique méthode de reproduction des flagelleurs mentaux, permettant à votre avatar fraîchement créé (mais qui aurait pu encore être un poil plus poussé au niveau de sa personnalisation) de se voir affubler d’une larve dans la tête menaçant, à court terme, de le transformer en être tentaculaire soumis à une pensée unique et ne visant que l’expansion absolue, grand dessein guidé par une force supérieure. Parvenant à vous échapper d’un nautiloïde dans une introduction très réussie, vous échouerez inévitablement sur une plage obsédé par l’idée de trouver un remède à votre mal et bien loin d’imaginer le complot bien plus grand et fomenter par d’autres puissances qui vous attend (je ne spoilerai pas plus, ce serait manquer de respect pour une grande aventure). Soyons clairs, la peur de votre personnage de se retrouver transformer en créature à la pensée unique (fichtre, au plus j’écris, au plus j’ai l’impression de décrire l’humanité en 2023) sera vite dépassée par des enjeux plus grands encore résultant de vos nombreux choix, c’est bien à ce point où je veux en venir…

Si d’aucuns prétendront à nouveau que BG3 n’est qu’une illusion et que la/les fin(s) ne sont finalement pas si déférentes, je me permettrai de souligner que c’est passer à côté de tout le sel du jeu. Des choix, dans ce BG3 vous allez en faire, soyez en assurés. Ils traverseront les 3 grands actes (mention gros coup de cœur à l'acte 3 et sa ville que maudira votre PC - trop vieux pour ses conneries - mais débordante de vie et de choses à voir, des enfers jusqu’aux 'fonds marins'... Vieux fantasme de joueur) qui composent l’aventure et vous permettront de suivre les impacts de vos décisions sur compagnons et adversaires de route. Dieu sait que ça marche et qu’on ne peut que saluer le nombre de possibilités. Petit exemple en dévoilant le moins possible, dans cette première partie, j’ai choisi de jouer une ensorceleuse biclassée occultiste ; ces classes se basant sur le charisme et auxquelles j’ai adjoint quelques passifs d’histoire, religion et tromperie m’ont orienté vers un RP que je considèrerais comme ‘loyal chaotique’ – sauver un peuple de réfugié OK, mais pas avant d’avoir compris ce que l’ennemi pouvait m’apporter comme information utile à la suite de mon aventure. Je dois bien admettre que le jeu c’est remarquablement adapté à l’ensemble de mes décisions. Parfois sauver un village, conduit ses survivants fraichement évacués sur des routes plus dangereuses encore et l’accueil triomphal que l’aventurier naïf pensait recevoir au détour d’une obscure taverne se mue en rancœurs et critiques. Un refus courageux de pactiser avec certains diables entraînent aussi l’inévitable perte de personnes proches ou risque de conduire à l’anarchie dans une ville déjà gangrénée par la corruption. Collaborer avec l’ennemi trahissant lui-même ses alliés passés après la perte de l’un d’entre eux peut également tenter l’aventurier avide de formidables récompenses. Que c’est compliqué de décrire sans dévoiler… Je ne peux que vous dire que nous sommes bien là face à ce que l’on peut réellement nommer jeu de rôle. Non pas des ersatz de choix de compétences ou une possibilité de décisions allant de OUI, OUI PEUT-ETRE, OUI MAIS PLUS TARD, OUI MAIS JE NE SUIS PAS D ACCORD (Fallout 4, j’écris cela avec le respect), mais les conséquences d’actions et de décisions. Et ça, il faudrait que certains studios et joueurs s’en rende compte avant de coller l’acronyme RPG derrière n’importe quoi. Ce qui compte, chers lecteurs ennuyés par une critique bien trop longue pour être lue, c’est l’acte et ses impacts, non un niveau affiché fièrement sur une barre dorée, vous êtres des foutus aventuriers et non un tableur excel. Certes, en joueurs avertis, il sera inévitable de percevoir certains ficelles ou mécanismes conduisant en développant d’une intéressante histoire principale, mais tout bon MJ autour d’une table guiderait habilement son équipe vers un but. Croire et vivre l’illusion et plus important que l’illusion elle-même et cela, BG3 le fait à merveille.

(....)

(suite en lien: https://www.senscritique.com/jeuvideo/baldur_s_gate_3/critique/293087029)
Allen #3 15 nov. 2021 às 14:07 
un petit message d amour apres tout ce temps <3
jeds22 22 mar. 2015 às 15:04 
Le fond d'écran va évidemment avec!
jeds22 22 mar. 2015 às 15:03 
j'ai pris le badge lvl 5 tellement ça me manque
nadalito 22 mar. 2015 às 13:52 
Ce badge accolé à ton profil me rappelle nos plus beaux exploits sur ce jeu merveilleux...
Tellement de bons moments !
jeds22 11 abr. 2014 às 15:46 
exploits c'est le mot; je me souviendrai à jamais de ta technique d'amener le boss "prendre le frais"
Gwyndolin 11 abr. 2014 às 14:18 
Et un bon camarade en Tamriel aussi faut le dire, la Champignonnière tremble encore de nos précédent exploits !