Commençons cette nouvelle évaluation par des remerciements en bonne et due forme. Félicitations à Team Salvato pour ce chef d’œuvre. Un grand merci de nous proposer un jeu vidéo qui nous procure des émotions intenses…

… et qui relève un tant soit peu la qualité affligeante des histoires visuelles. Je trouve que la plupart d’entre elles sont extrêmement médiocres, qu’on nous prend pour des pigeons en nous vendant des pseudo-histoires écrites par des jeunes d’une dizaine d’années pour un public du même âge. Je vous en supplie, prenez exemple sur Doki Doki Literature Club! et arrêtez de pondre des histoires fades, des scénarios clichés et des lignes de dialogue peu inspirées. Il ne suffit pas d’aligner des dizaines de milliers de mots, les uns à la suite des autres, pour créer un récit qui vaut le détour : c’est pourtant ce que je ressens en lisant la diarrhée textuelle mise en avant par certains développeurs qui, sans aucune gêne, osent échanger des clés d’accès contre dix euros.

Et n’allez pas me dire que, à la différence d’un livre vendu en grande surface ou dans une librairie, on a le droit à de magnifiques galeries images pour illustrer le propos. Beaucoup d’entre elles sont probablement libres de droits et des logiciels de développement existent aujourd’hui pour produire de tels jeux en des temps records, ignorant potentiellement les contraintes liées à l’embauche d’un dessinateur aguerri ou à une pratique assidue du dessin pour afficher des décors et des personnages à l’apparence respectable. Il s’agit là d’une utopie, mais je serais très heureux si la quasi-totalité des histoires visuelles était, d’une part, bien narrée (mission impossible, je le crains) et, d’autre part, un minimum originale. Aujourd’hui, ce qui s’applique à la musique populaire semble également être visible dans d’autres secteurs : à l’exception de quelques titres, j’ai le sentiment qu’on nous lave littéralement le cerveau avec des apports culturels bas de gamme, des œuvres produites en quelques heures, sans aucune saveur ni profondeur, et que leurs créateurs capitalisent sur la sensation de familiarité (qui n’en est pas une, surtout quand on joue les quatre mêmes accords magiques en boucle) pour gagner de l’argent.

C’est probablement un combat perdu d’avance, et je doute que ce message atteigne grand monde au vu du nombre hallucinant d’évaluations pour Doki Doki Literature Club!. Elle risque de se noyer dans l’océan de retours positifs qui acclame ce jeu à sa juste valeur, et je n’en voudrai pas à ceux qui ne l’ont pas lue (manquait plus que ça, vous me direz !).

Mon avis sur le jeu ? Il est excellent. Bien qu’il permette de s’attacher aux différents personnages féminins, je trouve que le « premier acte » est un peu long et ennuyant. La situation initiale s’étire sur une bonne heure, puis les éléments déclencheurs arrivent et on en prend plein la vue. Je vous conseille très fortement de vous immerger le plus possible dans l’histoire, de faire abstraction du reste, et d’oublier tout ce que vous avez pu lire à son propos. Faites attention à tous les détails, même les plus anodins (un poème n’est pas une vulgaire création sans âme, elle permet à celui qui lui donne vie d’exprimer des émotions difficilement formulables autrement).

En d’autres termes : si vous ne voulez pas passer à côté de l’œuvre et de son potentiel émotionnel, lisez tout et interprétez tout.

Ce que j’apprécie :
💹La narration intelligente
💹La mise en scène originale
💹Le travail qui a été nécessaire en amont pour produire une histoire visuelle aussi riche et complexe

Ce qui aurait pu être amélioré :
💢 Un point négatif ? Je sèche. Si vous avez des suggestions, laissez un commentaire  !